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Article : [822] - Comment réveiller une classe amorphe


mardi 20 décembre 2011

Par A. Avenel

Il s’agissait de constituer une liste de moyens permettant de réveiller une classe amorphe et éviter l’ennui des élèves comme celui de l’enseignant.
Dernière modification le 18-07-2012 par Corinne Durand Degranges.

Méthode 1 : noter

  Attribuer une note d’oral.
  Envoyer les élèves au tableau.
  Dire des absurdités et primer celui qui réagit et punir celui qui prend cette absurdité en note.
  Annoncer que l’on interrogera systématiquement un élève à la fin de chaque exercice et le noter.

Méthode 2 : modifier les activités et sa pratique

  Commencer par une étude d’image : peut-être est-ce le texte qui les bloque ?
  Organiser de petits exposés pour présenter l’humanisme et la Renaissance par exemple.
  Varier les activités et les supports : des extraits de films, une analyse d’image, ... peuvent parfois être plus porteurs.
  Les faire travailler en groupe puis rendre responsable chaque équipe d’une partie de l’explication de texte. Toutefois, le travail de groupe implique certaines difficultés.
  Ne pas poser de questions à la cantonade mais s’adresser à un élève précis, en notant éventuellement les réponses longues et pertinentes. Cela peut les stimuler. Veiller à toujours accepter une réponse, même si elle est fausse, et à réorienter l’élève vers une réponse plus juste.
  Organiser des séances d’entretien deux par deux, chacun préparant des questions comme un examinateur sur la partie « descriptif » qui correspond à la séquence terminée. Cela permet également de se rendre compte si leur réserve tient seulement au face à face avec l’adulte.

Méthode 3 : contraindre au travail par l’écriture

  Faire préparer une lecture analytique, interroger l’un des élèves, puis chacun corrige et reprend, complète le travail de l’élève interrogé à partir de sa propre réflexion. On peut ajouter à cela une notation, sur 10 par exemple.
  Obliger les élèves à préparer toutes les lectures analytiques et en interroger un à chaque cours.
  Proposer davantage de travaux de préparation courts en classe :
pendant cinq minutes, on repère les figures de style dans telle strophe ; et on est prié d’en trouver au moins trois. On désigne celui qui sera condamné à lire sa réponse.
Autre chose possible pour dérouiller les bras : leur poser de temps à autre une question fermée, avec obligation pour eux de trancher, même dans le doute ; dix secondes de réflexion et on vote : qui pense avoir compris ? qui pense ne pas avoir compris ? Et de conclure : il y en a qui ne pensent pas ? Donc on recommence.
Ou encore un petit laïus sur la nécessité de développer ses réponses à l’oral du bac, pour l’entretien, ce qui nécessite un entraînement.
  Les interroger pour connaître les raisons de leur mutisme, sous forme écrite bien sûr. QCM ou réponse libre. A partir de quoi, on peut suggérer des solutions individuelles de "déblocages" et des défis à relever pour chacun. En seconde, consacrer une séance d’AI à cela est assez efficace.
  Les interroger par écrit : vous posez une question. Personne ne vous répond. Vous reposez la question. Personne ne vous répond. Vous leur dites : « Ok, vous ne voulez pas participer oralement ? Prenez une feuille simple, écrivez la question. A présent vous y répondez par écrit. Au moins, ainsi, on est sûr que tout le monde participe... ».
  Leur annoncer qu’il n’y aura plus de participation, que le cours sera fait par le professeur tout seul ; Cela signifie qu’ils ne seront plus interroger, que le cours sera une simple dictée de savoirs. Lorsqu’un élève demande des explications complémentaires, les refuser en rappelant qu’il n’y a plus de participation. Au cours suivant, d’expérience, les doigts se lèvent.

Méthode 4 : ne rien faire

  Ne rien faire, ne prendre en compte que ce que les élèves disent effectivement. Le cours est réduit à rien, ce qui peut amener une prise de conscience sur la nécessité de participer pour faire avancer le cours.
  Ne rien dire : le silence finira par les gêner.
- les boules Quiès : un peu d’ironie fonctionne souvent.
- S’endormir sous leurs yeux à son bureau.

Témoignages

  « Je leur demande de préparer toutes les lectures analytiques pour chaque texte étudié, et ils doivent même trouver à chaque fois une problématique et les axes de lecture correspondant, afin d’effectuer une prestation type EAF mais en ayant choisi eux-mêmes la problématique. Puis, j’en interroge un au hasard, et ensuite les autres présentent leurs trouvailles. Ils ont alors envie, peu à peu, de participer, et le bénéfice de ce travail me parait important : entraînement, intérêt pour l’étude du texte, et dynamisme. Pour les amener à jouer le jeu, j’utilise le bâton : un zéro quand le travail maison n’est pas fait et la carotte : l’élève interrogé est noté, et si la note s’avère mauvaise alors qu’il a travaillé sérieusement, il peut passer une seconde fois pour présenter son travail qu’il aura alors amélioré grâce au temps de mise en commun, de ce fait, cette note est généralement susceptible de faire monter leur moyenne. Je commence cela à la 2e séquence, le temps qu’ils comprennent à quoi leur préparation doit ressembler, et je leur indique combien de temps ils doivent consacrer à cette préparation afin de les rassure et de les motiver. »
  Concernant les exposés : « résultat moyen mais au moins, ils ont tous parlé ».
  « Un jour, en début de cours, je leur ai tenu à peu près le discours suivant : « Bon, puisque vous ne voulez pas participer, eh bien à partir de maintenant, il n’y a plus de participation : je fais cours tout seul ; je fais cours sans vous... Cela signifie que je ne vous interroge plus, je ne vous pose plus la moindre question, je ne vous propose plus de lire. Je viens ici et je dicte mon cours, c’est tout. Écrivez... » J’ai donc commencé à dicter mon cours. Au bout de 10-15 minutes, un élève a levé le doigt pour demander une explication complémentaire. « Aucune explication complémentaire : Ce n’est plus la peine de lever le doigt pour demander la parole. Il n’y a plus de participation du tout. Vous écrivez, c’est tout... » Ils ont tenu deux heures, je crois (et moi aussi). Je peux vous garantir qu’au cours suivant, il y avait pas mal de doigts levés... Et le problème ne s’est plus jamais posé au cours de l’année dans cette classe. »

Autre synthèse à consulter
  Comment dynamiser une classe (594)


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