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Article : [3] - Nourriture et art de la table en littérature


mardi 15 janvier 2002

Par Philippe Herr , Par Françoise Robin

Il s’agissait de trouver des références littéraires sur le thème de la nourriture, de la gastronomie, de l’art de vivre à table.
Dernière actualisation le 04/09/07.

Textes littéraires

  APOLLINAIRE G., « L’Hérésiarque » (nouvelle, dans la lignée rabelaisienne).
  BALZAC (de) H., La Peau de Chagrin (le trajet de Raphaël du bol de lait de l’étudiant materné par Pauline jusqu’aux régimes de la fin en passant par l’orgie du milieu, festin organisé par les fondateurs d’un nouveau journal d’opposition au chapitre XII).
  BARTHES R., « Le bifteck et les frites » (in Mythologies).
  BAUDELAIRE C., Le Spleen de Paris, poème « Le Gâteau ».
  BRILLAT-SAVARIN J.-A.., Physiologie du goût, ed. Hermann, coll. Savoir (certaines méditations - X De la gourmandise, XI Des gourmands, XII Du plaisir de la table... - sont très évocatrices ; voir aussi la lecture de Roland Barthes).
  BROMFIELD L., Le Delta sauvage (le repas préparé par César).
  CHATELET N., recueil de nouvelles Histoires de bouche, notamment « La Belle et sa bête », ed. Folio pp. 158-160.
  DARRIEUSSECQ M., Truismes, ed. POL, pp. 52-54.
  DAUDET A., Les Trois Messes, ed. Livre de Poche pp. 204-206.
  DELERM P., La Première Gorgée de bière... (boisson et dessert ; voir aussi « La boîte de gâteaux du dimanche ») ; voir aussi la parodie de TRONQUART et SILBERSTEIN, « La Première Louche de caviar ».
  DESBIOLLE M., La Seiche (un superbe roman culinaire, d’amour et de philosophie).
  DURAS M., Moderato cantabile (le fameux repas guindé où l’on sert un saumon).
  DURAS M., Moderato Cantabile, chapitre 7 (un repas d’un extrême raffinement apparent).
  Fabliau des Perdrix.
  FLAUBERT G., Salammbô, à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar, les soldats que celui-ci avait commandés en Sicile se donnent un grand festin pour célébrer le jour anniversaire de la bataille d’Eryx :
« D’abord on leur servit des oiseaux à la sauce verte, dans des assiettes d’argile rouge rehaussée de dessins noirs, puis toutes les espèces de coquillages que l’on ramasse sur les côtes puniques, des bouillies de froment, de fève et d’orge, et des escargots au cumin, sur des plats d’ambre jaune. Ensuite les tables furent couvertes de viandes : antilopes avec leurs cornes, paons avec leurs plumes, moutons entiers cuits au vin doux, gigots de chamelles et de buffles, hérissons au garum, cigales frites et loirs confits. Dans des gamelles en bois de Tamrapanni flottaient, au milieu du safran, de grands morceaux de graisse. Tout débordait de saumure, de truffes et d’assa foetida. Les pyramides de fruits s’éboulaient sur les gâteaux de miel, et l’on n’avait pas oublié quelques-uns de ces petits chiens à gros ventre et à soies roses que l’on engraissait avec du marc d’olives, mets carthaginois en abomination aux autres peuples. La surprise des nourritures nouvelles excitait la cupidité des estomacs. Les Gaulois aux longs cheveux retroussés sur le sommet de la tête, s’arrachaient les pastèques et les limons qu’ils croquaient avec l’écorce... »
  FLAUBERT G., Madame Bovary (le repas de noces, avec la fameuse pièce montée ; le repas des abricots, après le départ de Rodolphe, où Homais fait la théorie des senteurs néfastes pour les femmes).
  FLAUBERT G., Salammbô (le repas des mercenaires).
  FLEUTIAUX P., Histoire de Bouches (recueil de nouvelles, très diversifié... on y trouve de tout).
  FOUREST G., La Négresse blonde, poème « Les petits lapons ».
  HENNIG J-L. Dictionnaire littéraire et érotique des fruits et légumes Albin-Michel).
  HUGO V., Châtiments, I, 10 « Chanson » (le choix entre plusieurs « régimes ») ; « On loge à la Nuit » (et d’autres textes où le poète décline ce motif de l’atroce festin).
  HUGO V., Les Rayons et les ombres, poème « Rencontre ».
  HUYSMANS J.-K., A Rebours (l’orgue de des Esseintes).
  JUVENAL, Satire V (le client et le patron).
  LA BRUYERE, Les Caractères, portrait de Gnathon et Cliton.
  LEWIS R., Pourquoi j’ai mangé mon père (le repas des hommes préhistoriques).
  MAUPASSANT (de) G., Bel ami (fonctions très diverses du repas : repas où tout se passe sous la table ou en parole sans que rien soit dit sur le contenu des assiettes, repas à l’auberge des parents, et surtout le repas dans le cabinet privé du Café Riche, ed. Folio pp. 108 sq.).
  MAUPASSANT (de) G., Boule de Suif (le repas dans la diligence ; les pâtés et le poulet).
  MAUPASSANT (de) G., Contes de la Bécasse, ed. Livre de Poche pp. 12-14 ; voir aussi notamment « L’Aventure de Walter Schnaffs » (nouvelle où un obèse s’empiffre : « Parfois il s’interrompait, prêt à crever à la façon d’un tuyau trop plein. Il prenait alors la cruche au cidre et se déblayait l’Å“sophage comme on lave un conduit bouché »).
  MOLIERE, L’Avare (scène où l’on convient d’un repas au meilleur prix).
  MOLIERE, Tartuffe, la fameuse scène du « pauvre homme ! » (acte I scène 4).
  PEREC G., La Vie mode d’emploi (un beau passage de dévoration, dont l’héroïne est une jeune fille boulimique en pleine crise...).
  PERGAUD, La Guerre des boutons, III, 3 « Le Festin dans la forêt » (la dégustation des sardines).
  PETRONE, Le Satiricon (le festin de Trimalcion, à mettre en rapport avec l’orgie du film de FELLINI).
  PONGE F., Le Parti pris des choses, « Le Pain », « L’Huître », « Plat de poissons frits ».
  PREVERT J., Paroles, « La Grasse matinée ».
  PROUST M., A l’ombre des jeunes filles en fleur (ed. Pléiade I, pp. 810-811 : soufflés au chocolat, pommes à l’anglaise, mais Marcel ne regarde pas ce qui est dans son assiette... voir aussi la diététique de Tante Léonie, et bien sûr l’épisode de la madeleine...).
  RABELAIS F., Gargantua, chapitre XXIII sur l’éducation de Gargantua.
  REYES A., Le Boucher.
  RIMBAUD A., « Les Effarés » (poème).
  ROBBE-GRILLET A., Les Gommes.
  ROUSSEAU J.-J., L’Émile, passage où Rousseau profite d’un dîner pour instruire son élève, ed. Pléiade pp. 463-464.
  SAINT-AMANT (de) M.-A., poème « Le Melon ».
  SAN ANTONIO, La Rate au court-bouillon (la superbe description colorée de l’arrivée d’un soufflet aux bananes, p. 87) ; Votez Bérurier (un dîner aux spaghettis p. 41) ; Y’a de l’action (un souper p. 124) ; Les Vacances de Bérurier (un menu méga p. 143) ; Béru-Béru (un pot-au-feu de cannibales p. 296).
  SEVIGNE (de), Lettres, lettre du 26 avril 1671, « L’Honneur d’un maître d’hôtel ».
  SIMENON G., série des Maigret (la diététique discutable du commissaire - sandwich bière - heureusement compensée par les repas de Madame Maigret).
  VASQUEZ-MONTALBAN M., série des Pepe Carvalho (recettes catalanes ou galiciennes).
  VERNE J., Les Indes noires (un bon repas écossais : « hotchpotch », « cockyleeky », « haggis », « cakes », « usquebaugh » - eau-de-vie de grains).
  VIAN B., L’Ecume des jours (le cuisinier de Colin).
  VILLIERS DE L’ISLE ADAM A., Contes cruels (le plus beau dîner du monde).
  VOLTAIRE, Candide (repas cannibale des Oreillons).
  WHITING S., Mémoires d’un estomac écrits par lui-même pour le bénéfice de tous ceux qui mangent et qui lisent (éditions Manya)
Un peu en marge de la question, pas vraiment diététique mais curieux et amusant. Je vous en livre la 4e de couverture : L’homme, contrairement aux idées reçues, n’est pas gouverné par son esprit ou son sexe, mais par son estomac. Il était donc logique que, un jour, un estomac narre par le menu son approche de notre existence et de tout ce que nous lui faisons subir. De sa découverte apocalyptique de l’huître à nos inconséquences gustatives (...) notre estomac littérateur n’en finit pas de clamer son indignation. Et que dire de l’influence de notre vie amoureuse sur la condition stomacale ! Chef-d’oeuvre d’humour noir écrit en 1853 (...)
  ZOLA E., L’Assommoir (le repas de Gervaise, parvenue au sommet de sa réussite avant la déchéance : ed. Folio p. 255 environ ; le repas de noces au Moulin-d’Argent - vermicelle, fricandeau et 25 bouteilles de vin : ed. Pléiade II, pp. 450 sq.)
  ZOLA E., La Curée (un repas symbolique : celui où l’on voit des affairistes du second empire engouffrer la carcasse du vieux Paris ; la métaphore du festin est obsédante dans le roman).
  ZOLA E., Le Ventre de Paris, ed. Livre de Poche pp. 45-46, 61-63, 165-167.
  ZWEIG S., La Pitié dangereuse (le premier repas d’Hofmiller au château de Kekesfalva, métaphorique du milieu social).

Sur le vin

  BAUDELAIRE C., « Enivrez-vous ».
  RABELAIS F., Gargantua.
  RIMBAUD A., Vers nouveaux, « Comédie de la soif ».
  VALERY P., Charmes, « Le Vin perdu ».

Cinéma

  AXEL G., Le Festin de Babette (d’après la nouvelle de Karen BLIXEN).
  CARNE M., Les Visiteurs du soir (une scène de festin).
  CORBIAU G., Le Roi danse (une scène de festin).
  FERRERI M., La Grande Bouffe.
  MONTHY PYTHON, Le Sens de la vie (le repas « explosif »).
  PIALAT M., Loulou (un repas où la nourriture s’entasse sur la table).
  SANTELLI C., Aux champs (téléfilm ; une scène de repas dans le style « dis-moi comment tu manges, et je te dirai qui tu es... »).
  Voir le numéro spécial de la revue Vertigo consacrée au « cinéma à table » (année 90).

Anthologies et revues

  JOST P., La Gourmandise - Les Chefs-d’Å“uvre de la littérature gastronomique de l’antiquité à nos jours, ed. Le Pré au clair, 1998 (un « pavé » où agapes, grailles, cannibalisme et autres plaisirs de la gueule sont au menu ; de nombreux textes cités ci-dessus y sont recueillis).
  LAPAQUE S., La Gourmandise, anthologie aux ed. Librio n°420 (propose un choix de textes intéressants et amusants).
  La Gourmandise en poésie, ed. Gallimard jeunesse, Folio Junior, 1982.
  Ã€ table !, la fête gastronomique, ed. Gallimard Découvertes.
  Un chapitre du manuel de français BTS, Texte et méthodes, chez Nathan technique est consacré à la nourriture ; il contient de nombreux exercices de synthèse sur ce thème.
  Revue Textes et Documents pour la Classe : n° 85 du 6-1-72 ; n° 158 du 18-12-75 ; n° 38 du 11-02-87 (des textes sur la nourriture).
  Revue Le Français aujourd’hui, n°97, mars 92 (un chapitre sur la nourriture pp. 55 sq.).
  Les Carnets de cuisine de Monet.
  Les Carnets de cuisine de Proust.
  La Cuisine de Marguerite (Duras), ed. Benoît Jacob, 1999 (des recettes « racontées » par Duras, dont le très beau texte sur la soupe au poireau qu’on peut lire aussi dans Outside, des commentaires, des photos de sa maison de Neauphle).
  COURTINE R., Balzac à table (on y trouve toutes sortes de recettes et de références, et des horreurs sur la diététique de Balzac lui-même qui avalait des centaines d’huîtres d’affilée au Rocher de Cancale...).
  Recettes littéraires, volume aux éditions Mercure de France.
  BERCHET J.-C. a publié plusieurs livres sur la nourriture et les façons de manger en littérature.

Sur l’art de vivre à table

  MATHIOT G., Je sais cuisiner, ed. Albin Michel (la préface est un pur bonheur... les élèves adorent ce style retenu et les conseils qui semblent - pour certains - d’un autre âge.
  ERASME, La Civilité puérile (très drôle, pour la politesse et l’art de se tenir à table en direction des enfants).
  Conseils culinaires de Mme de SAINT-ANGE, réed. Larousse (l’édition originale date de 1929 ; ça se lit comme un roman).
  CAROLL L., Rudiments du savoir vivre ou petit guide du dîner en ville, in Misch-Masch, ed. Pléiade pp. 53 sq. (un petit opuscule délirant sur la politesse à table ; un extrait : « V. Au moment de passer à table, l’homme offrira son bras à la dame qu’il escorte ; il n’est pas courant d’offrir les deux. IX. Se servir d’une fourchette pour le potage, signifiant du même coup à la maîtresse de maison qu’on réserve la cuillère pour la pièce de boeuf, est une pratique complètement discréditée. »).
  Voir le site du Bottin mondain.
  FOURNIER J.-L., J’vais t’apprendre la politesse, p’tit con, ed. Payot 1998.
  Dans le chapitre du manuel de français BTS, Texte et méthodes, chez Nathan technique mentionné ci-dessus, voir en particulier les textes de Bourdieu, de l’abbé Delille (XVIIIe siècle), Delerm, Leo Moulin qui sont consacrés au comportement à table et à la fonction identitaire de ces pratiques.
  Voir les ouvrages de la baronne de ROTSCHILD ? Où on apprend qu’au cas où on aurait invité à dîner à la fois un évêque et un ministre, il faut savoir ne pas commettre d’impair dans le plan de table !
  La collection Mille et une bouches, créée par les Editions Autrement propose plusieurs numéros passionnants et aisément exploitables avec les élèves. Voir en particulier le n° 154 de mars 1995, Cuisines et identités culturelles, avec, entre autres, un article de Claudine Marenco, « A table » sur l’évolution des « manières de table » et de l’étiquette, un autre d’Elisabeth Rozin sur le hamburger, « Saveur pour tous », savoureux justement...

  VOIR AUSSI LA SYNTHESE WEBLETTRES N°15 Le Goût.


Ce document constitue une synthèse d’échanges ayant eu lieu sur Profs-L (liste de discussion des professeurs de lettres de lycée) ou en privé, suite à une demande initiale postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la personne dont le nom figure dans ce document. Fourni à titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, ce texte est protégé par la législation en vigueur en matière de droits d’auteur. Toute rediffusion à des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.
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