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Article : [38] - Pluie et poésie


samedi 15 juin 2002

Par C. Touzé

Il s’agissait de trouver, sur le thème de la pluie, des textes poétiques du XIXe et du XXe siècles, mais aussi d’autres Å“uvres artistiques (musique, arts plastiques).
(Dernière mise à jour le 25-05-12)

Poésie antérieure au XXe siècle
  BAUDELAIRE C., Les Fleurs du mal, « Spleen (I) » (« Pluviôse irrité contre la ville entière »), « Spleen (III) » (« Je suis comme le roi d’un pays pluvieux »), « Spleen (IV) » (« Quand le ciel bas et lourd »).
  BERTRAND A., « Ondine »
  CORBIERE T., Les Amours jaunes, « Après la pluie ».
  LAFORGUE J., « Méditation grisâtre ».
  SAINT-AMANT, « La pluie »
  VAN LERBERGHE C., La Chanson d’Ève, « Pluie d’été ».
  VERLAINE P., « Il pleure dans mon cÅ“ur ».
  VERHAEREN E., Villages illusoires, « La Pluie ».

Poésie du XXe siècle
  APOLLINAIRE G., Calligrammes, « Il pleut » et « Pluie ».
  CARCO F., « Ã€ Eliane ».
  CLAUDEL P., Connaissance de l’Est, « La Pluie » (sans doute Ponge s’en est-il souvenu).
  LUBIN Armen, « Quand reviennent, porteurs de lances, / Les novembres pluvieux ».
  NOAILLES A. de, « Dieu merci la pluie est tombée en de fluides longues flèches ».
  PONGE F., « Pluie ».
  PREVERT J., « Barbara ».
  QUENEAU R., Battre la campagne, « La Limace » (animal qui, comme on sait, sort avec la pluie).
  QUENEAU R., Fendre les flots, « Description d’un orage » (« Un grain de lumière pousse à l’horizon / Entre deux nuages peints au goudron »), « Le Déluge », « Pluie de nuit ».
  QUENEAU R., L’Instant fatal, « Le ciel s’est couvert » (« Le ciel s’est couvert de boue et de brume / L’asphalte pâlit Tous les pieds sont noirs. »).
  QUENEAU R., Les Ziaux, « Il pleut » (« Averse averse averse averse averse averse / Pluie ô pluie ô pluie ô ! ô pluie ô pluie ô pluie ! »).
  REDA J., Les Ruines de Paris, « Il vient de pleuvoir ».
  REGNIER (de) H., Les Médailles d’argile (1903), « Le Jardin mouillé ».
  SAMPIERO D., « Les Pluies battantes » (dans le recueil Orphée Studio, ed. Poésie Gallimard) :
« Il faut imaginer un pays avec des pluies, des orages, un pays qui n’existe pas, des racines grandes comme des arbres, des flaques comme des pare-brise, le vent partout, même dans les regards, et avancer dans cette contrée comme à l’intérieur de soi, les bustes s’inclinent travaillés par une fatigue sans nom, sans âge, et cette usure gagne tout, le ciel, les maisons, le silence. Peut-on, rien qu’une fois, aussi rugueux, violent et maladroit que cette vie-là, écrire sans rien retirer, sans rien oublier, dans la rage des épines, un coup de vent nous jette au sol, un injuriant la pluie, la boue, dans un coup de sang ? L’orage n’est pas toujours ce que l’on croit, un ciel strié d’eau, de foudres et de pierre. C’est parfois simplement un visage incliné, immobile. (...) »
  VIVIER E., « Pluie en forêt ».

Romans

  QUENEAU R., Les Fleurs bleues (à la fin).
  QUENEAU R., Odile (texte autobiographique).
Chez Queneau (voir les romans et les poèmes ci-dessus), la pluie est symbole de renaissance, de recommencement, elle est affectée d’une valeur positive, elle transforme.
  ROUAUD J., Les Champs d’honneur, ed. Minuit, 1990 (les vingt premières pages :
« Qu’il pleuve à marée montante, ce n’est pas à proprement une pluie. C’est une poudre d’eau, une petite musique méditative, un hommage à l’ennui. Il y a de la beauté dans cette grâce avec laquelle elle effleure le visage, déplie les rides du front, le repose des pensées soucieuses. Elle tombe discrète, on ne l’entend pas, ne la voit pas, les vitres ne relèvent pas son empreinte, la terre l’absorbe sans dommage... »

Musique, chanson

  BALAVOINE D., « La braise cachée de cendre est en vie / Comme la fleur / Éblouie / Timidement sort de l’ortie / L’horizon se déplie / En ouvrant son toit / Le ciel enfante un soleil qui tire / La mémoire de l’oubli / Et les yeux grands ouverts / Délivrés de la nuit / Je sais que quelque part / Un enfant assis / Attend la pluie (...) ».
  BARBARA, « Absinthe » (« Ils buvaient de l’absinthe comme on boirait de l’eau / L’un s’appelait Verlaine, l’autre c’était Rimbaud »), « Gauguin » (« Il pleut sur l’île d’Hiva Oa / Le vent sur les longs arbres verts / Jette des sables d’ocre mouillés / Il pleut sur un ciel de corail / Comme une pluie venur du nord / Qui délave les ocres rouges / Et les bleus violet de Gauguin / Il pleut... »).
  BRASSENS G., Le Parapluie (« Un petit coin d’parapluie contre un coin d’paradis ») ; « L’Orage » (« Parlez-moi de la pluie, et non pas du beau temps, le beau temps me dégoûte et m’fait grincer les dents, le bel azur me met en rage »).
  DEBUSSY C., Jardin sous la pluie.
  FERSEN T., « Un temps de chien » (sur l’album Les Ronds de carotte, en duo avec Victor Durox - un dialogue entre un père et son fils), « Un parapluie pour deux » (même album), « La Chauve-souris » (sur l’album Qu4tre ; chanson hommage à Barbara ?).
  NOUGARO C., « La Pluie fait des claquettes ».

Arts plastiques

  LEMAÃŽTRE L.-J., Autoportrait sur le grand pont, Vue de Rouen (Musée des Beaux-Arts de Rouen ; voir les reproductions dans La Normandie, berceau de l’Impressionnisme de J.-S. KLEIN, ed. Ouest-France, 1996).
  MONET C., qui a eu du mauvais temps à Belle-ÃŽle, en a rapporté beaucoup de toiles pluvieuses.
  TARDY J., Brouillard au pont de Tolbiac, ed. Casterman (bande dessinée en noir et blanc, d’après le roman du même titre de Léo MALET, avec des atmosphères humides, notamment une pluie battante pp. 13-15, 21-24, 67-72).
  TURNER W., Pluie, vapeur et vitesse.
  Voir aussi les estampes japonaises :

  • Une très belle et célèbre estampe de HOKUSAI, où des hommes sont en train de courir sur un pont, alors que le ciel est hachuré par la pluie de façon assez audacieuse pour un Å“il européen. Cette estampe a même été copiée par VAN GOGH (mais l’original est bien supérieur).
  • Remarque : la description de l’estampe d’Hokusai me semble correspondre exactement à une estampe de HIROSHIGE extraite des Cent vues célèbres d’Edo (« Pluie d’orage sur le pont Shin-Ohashi et l’Atake »).
  • Superbe estampe de Suzuki HARUNOBU représentant le poète Kino TSURAYUKI près du temple (ou tombeau) Aridoshi. Voir le site du Musée de Tokyo.

Ce document constitue une synthèse d’échanges ayant eu lieu sur Profs-L (liste de discussion des professeurs de lettres de lycée) ou en privé, suite à une demande initiale postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la personne dont le nom figure dans ce document. Fourni à titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, ce texte est protégé par la législation en vigueur en matière de droits d’auteur. Toute rediffusion à des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.
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