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Article : [461] - Comment Ă©laborer la synthèse du cours ?


vendredi 23 décembre 2016

Par Ophélie Jomat

Il s’agissait de renouveler ses pratiques et de s’interroger sur les diffĂ©rentes façons de faire Ă©laborer les synthèses par les Ă©lèves en fin de sĂ©ance (jusqu’alors, synthèse donnĂ©e de façon magistrale).
Synthèse mise en ligne par Murielle Taïeb.

Propositions des colistiers

Un travail collectif :

  Ă‰laborer ensemble une synthèse sous forme de schĂ©ma mental (carte heuristique).

  Chaque Ă©lève, oralement, donne ses idĂ©es, le professeur les note au tableau et ensuite ils Ă©tablissent une synthèse collective pour que tout le monde ait la mĂŞme et sans faute ! Le professeur « triche » si besoin en ajoutant ses idĂ©es.

Un travail individuel :

  Faire complĂ©ter aux Ă©lèves une synthèse Ă  trous.

  Faire rĂ©diger Ă  chaque Ă©lève sa propre synthèse avec ses propres mots, d’une autre couleur, Ă  partir de la question : qu’avez-vous retenu du texte Ă©tudiĂ© ?
Au brouillon : synthèse collective ensuite Ă  l’oral, puis Ă  l’écrit OU directement au propre (risque : les fautes, pas le temps pour le professeur de tout corriger).

  A l’issue de l’Ă©tude du texte, pratiquer comme en lycĂ©e, surtout en troisième, poser une question que l’on note au tableau du style " Par quels moyens l’auteur, blablabla", laisser rĂ©diger et ensuite faire lire 5 ou 6 Ă©lèves et pointer ce qu’ils ont rĂ©ussi. Ils rĂ©investissent ce qu’ils ont bien compris eux. Il n’est pas nĂ©cessaire qu’ils aient tous la mĂŞme chose. Chacun comprend mieux telle ou telle chose. Par contre, insister sur le fait qu’ils sont supposĂ©s lire leur rĂ©ponse Ă  quelqu’un qui ne connaĂ®t pas le texte ni la question posĂ©e. De ce fait ils doivent dĂ©buter la rĂ©ponse par le rappel de quelle Ĺ“uvre, de quel auteur, de quel sujet il s’agissait. Du cĂ´tĂ© de la stylistique, ils rĂ©investissent les procĂ©dĂ©s qu’ils ont le mieux compris pour en expliquer les effets. Au dĂ©but, leur donner un exemple.

Un travail « hybride » :

  Relire le soir la leçon, noter tout ce qui est important, Ă©laborer ensemble le lendemain une carte mentale.

  Fruit d’un stage sur les Ă©crits intermĂ©diaires, plutĂ´t comme activitĂ© augurale mais possible aussi pour les synthèses :
1. Lecture magistrale du texte
2. Question faisant Ă©merger les reprĂ©sentations et la comprĂ©hension (genre : tel personnage a-t-il raison ? que pensez-vous de ce qu’il fait, dit ? vous trouvez ça intĂ©ressant, pourquoi ? Expliquez pourquoi Machin fait tel truc selon vous, dites si vous le trouvez courageux et pourquoi... etc.)
3. D’une autre couleur choisie par eux, sur la feuille de cours, pour ne pas que cela reste le seul territoire du prof (en rose, bleu, noir mais pas au crayon sinon ils effacent) : ils rĂ©pondent. Si on utilise ce dispositif pour les synthèses, on peut leur donner de l’aide : des mots de vocabulaire Ă  utiliser, des dĂ©buts de phrases Ă  complĂ©ter... SpĂ©cifier que les fautes de grammaire ou d’orthographe n’ont aucune importance.
4. Le professeur passe dans les rangs, regarde les écrits intermédiaires, sélectionne les plus pertinents.
5. Le professeur choisit les Ă©crits de 3 ou 4 Ă©lèves (de prĂ©fĂ©rence les plus discrets pour leur donner confiance) et leur demande : "Ce que tu as Ă©crit est intĂ©ressant, peux-tu nous le lire ?" Noter les expressions et phrases ad hoc au tableau.
6. Tout le monde recopie le tableau et l’on met le reste sur l’ENT.
Avantages :

  • tout le monde participe Ă  la construction du cours. Kevin et Manon reconnaissent leurs expressions dans la conclusion, et ils se disent : « ouais, c’est MOI qui ai proposĂ© telle idĂ©e... »
  • les timides osent plus participer quand ils ont eu la validation du prof
  • parfois ils voient des trucs que tu n’as pas vus ou pas comme ça
  • si tu fais des choses accessibles, ou si tu demandes une simple rĂ©capitulation, tout le monde peut le faire.

InconvĂ©nients :

  • certains n’Ă©crivent JAMAIS rien du tout ou font mariner le professeur en recopiant la question Ă  deux Ă  l’heure (alors qu’il est bien notĂ© au tableau qu’il ne faut pas recopier la consigne). Ce sont les Ă©lèves qui ont peu d’appĂ©tence scolaire.
  • cela prend un temps phĂ©nomĂ©nal.
  • ceux qui ont dĂ©jĂ  tout trouvĂ© ont l’impression - pas fausse - d’Ă©crire deux fois la mĂŞme chose.

NB : « Les premières fois oĂą j’ai pratiquĂ© cette mĂ©thode, j’Ă©tais dĂ©sespĂ©rĂ©e, tant je voyais des productions pauvres et inintĂ©ressants sur les feuilles, mais au bout de 3 Ă  4 fois j’ai appris Ă  poser la question pertinente, j’ai choisi pour ces sĂ©ances des textes plus percutants qui les dĂ©rangent et les fassent rĂ©flĂ©chir... »

  Lecture analytique :
  Texte : Les Trois Mousquetaires, extrait de 20 lignes, au moment oĂą Milady tente de sĂ©duire d’Artagnan.
1. Distribuer le texte aux élèves la veille, leur demandant de le lire.
2. Jour « J » : lire le texte Ă  voix haute et ils se mettent par groupes de 3 ou 4 (ne rien expliquer car ils ont dĂ©jĂ  lu le dĂ©but de l’oeuvre).
3. Leur demander de se pencher particulièrement sur le personnage de Milady en tant que séductrice (bref, donner un fil conducteur pour éviter l’éparpillement).
4. Ils ont 20 minutes pour écrire au tableau tout ce qu’ils trouvent dans le texte (en général ils se précipitent sur les champs lexicaux, les figures de style, le temps des verbes…) Ne pas intervenir dans leurs choix et les laisser débattre (c’est souvent bruyant). Ils sont en complète autonomie et appellent souvent pour les départager. Ne leur donner aucune réponse mais les guider si nécessaire.
5. Au bout de 20 minutes, silence complet (ça fait du bien !), on reprend ensemble chaque Ă©lĂ©ment Ă©crit au tableau et on le valide ou pas, ce qui ouvre le dĂ©bat. La consigne est claire : « vous avez raison si vous ĂŞtes capable d’apporter la preuve de ce que vous dites". On garde ce que le groupe a approuvĂ©.
6. On fait une synthèse complétée par le professeur si les élèves ont oublié des éléments.

NB : « Cela fait des annĂ©es que l’on travaille ainsi, on a remarquĂ© que l’on a fait de nos Ă©lèves des lecteurs plus aguerris, beaucoup plus pertinents. Bref, pour notre collège (classĂ© en zone REP), c’est la mĂ©thode idĂ©ale. »


Ce document constitue une synthèse d’Ă©changes ayant eu lieu sur Français-collège (liste de discussion des professeurs de français au collège) ou en privĂ©, suite Ă  une demande initiale postĂ©e sur cette mĂŞme liste. Cette compilation a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par la personne dont le nom figure dans ce document. Fourni Ă  titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, ce texte est protĂ©gĂ© par la lĂ©gislation en vigueur en matière de droits d’auteur. Toute rediffusion Ă  des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.

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