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Article : [376] - Les trois coups du brigadier


samedi 22 octobre 2005

Par Corinne Durand Degranges

Il s’agissait de savoir à quand remonte l’usage du brigadier au théâtre.
Un mot (de mauvais goût) d’auteur prétendait que c’était le bruit de la jambe de bois de Sarah Bernhardt qui résonnait dans les coulisses.
Il apparaît qu’une réponse définitive sur le sujet reste illusoire...

Réponses et hypothèses des colistiers

Les trois coups du brigadier sont précédés de onze coups très rapides... Ils sont donnés par le régisseur. Au XVIIe siècle déjà, à la Comédie française, issue de la fusion de la troupe de l’Hôtel de Bourgogne et de celle de l’Hôtel Guénégaud, on frappait déjà six coups... trois pour Bourgogne, trois pour Guénégaud...!!!
(Yvette)

Les fameux trois coups se perdent dans la nuit des temps... Probablement au moment où le spectacle s’est enfermé dans des lieux clos (je parle des cours d’immeubles) afin de contrôler les entrées et de faire payer donc avant même que l’on construise les fameux théâtres à l’italienne.
Le brigadier frappait probablement pour obtenir le silence du public. Le théâtre avait lieu dans la journée, en lumière naturelle.
Mais rien ne dit que dans "les foires" , on n’avait pas utilisé le même signal et dans le même but.
Je pense que l’important c’est de faire comprendre qu’aujourd’hui c’est l’extinction de la salle qui marque le début et qu’en plein jour il en était autrement.
On dit aussi qu’il s’agissait d’un code entre les machinistes et les comédiens : les machinistes auraient frappé plusieurs coups discrets pour signaler que tout allait bien avant que retentissent les trois coups qui lancent le spectacle.
(Jean Roger)

Je ne sais pas si ma réponse est vraiment pertinente, mais ça donnera peut-être de l’eau au moulin. Je me rappelle que dans une pièce de Claudel que j’ai jouée, Le Ravissement de Scapin, une sorte d’adaptation des Fourberies, il était question du brigadier et d’une légende selon laquelle, après avoir été « baptisé sur la croupe de notre illustre patron » (Molière), il avait été surnommé « le Molière ».
Il me semble avoir lu depuis que « le Molière » était le surnom donné au brigadier par les Américains. Je ne sais pas quel est exactement le rapport entre le brigadier et la vie de Molière.

Peut-être s’agit-il d’un terme emprunté à la marine comme tant d’autres au théâtre. Brigadier de bateau : le canotier qui a le maniement de la gaffe et qui pousse le bateau au large.

Eléments de réponse sur la toile :

L’histoire du Brigadier

Lorsque l’on va au théâtre, avant le lever du rideau, on entend un préposé « frapper les trois coups » à l’aide du brigadier. Cette coutume permet essentiellement aujourd’hui d’établir le silence dans la salle et annonce au public l’imminence de la représentation. Mais la vocation de cet usage était tout autre sous l’ancien régime. Chaque coup possédait sa signification propre. Le premier coup était frappé en l’honneur du Roi, le deuxième coup en l’honneur de la Reine, et enfin le troisième honorait le public. Extraits du Périgourdin (lien mort).

A propos de l’objet lui-même (le brigadier) :

Bâton, bout de perches de un mètre de haut, souvent garni de velours et de clous dorés, utilisé pour frapper les trois coups (précédés de onze, douze ou treize coups rapides suivant le type de pièce).
(Lien mort).


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