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Article : [303] - Étudier Lorenzaccio en classe de Première


mardi 10 mai 2005

Par Christine Raskin

Il s’agissait de juger de l’opportunité d’étudier Lorenzaccio, de Musset, en classe de Première.
Synthèse mise en ligne par Catherine Briat

  J’ai pratiqué la pièce plusieurs fois en Seconde et en Première, sans difficultés particulières. Il me semble qu’elle passe assez bien, à condition de ne pas trop se perdre dans les détails. Un fil directeur comme Lorenzo vu par les autres peut guider l’étude d’ensemble.

  Elle passe plutôt bien... Mais elle demande une bonne connaissance du théâtre et des enjeux romantiques... Il existe de plus des versions filmées...

  Je l’ai fait à l’époque où l’on devait étudier un drame romantique en Première.
J’avais suivi deux axes en ce temps-là : la question du texte et de la représentation, particulièrement intéressante pour Musset qui écrit du théâtre à lire, ou du moins le prétend, et dont la pièce n’a été créée qu’à la fin du XIXe siècle avec Sarah Bernhardt, si ma mémoire est bonne, dans le rôle de Lorenzo.
L’autre axe d’étude que j’avais choisi était la politique et en particulier l’étude du mythe du tyrannicide, avec en parallèle la lecture de Jules César de Shakespeare. Le second axe avait beaucoup intéressé les élèves en ce temps-là, que la lecture de La Condition Humaine, au programme aussi, avait "chauffés" et sensibilisés à l’assassinat et au suicide en tant qu’actions politiques.
[...] Le bilan de l’étude en classe se réduisait toujours aux mêmes constatations : ceux qui ont appris à lire pouvaient être séduits par cette pièce peu abordée dans les lycées et par sa complexité même ; ceux pour lesquels le déchiffrement de lignes pose problème s’en détournaient et on les comprend. Je résume sans doute trop abruptement les charmes envoûtants de l’étude d’une oeuvre littéraire et fais fi, honte sur moi, des vertus de la lecture inférentielle, des hypothèses de sens, etc. etc.
Mais je n’ai pas gardé un trop mauvais souvenir de l’étude de cette pièce. Pour autant, je ne la conseillerai pas avec ferveur, lui préférant Dom Juan ou mieux Tartuffe : l’intégrisme moderne peut y tomber aussi le masque !

  Je l’ai menée à plusieurs reprises. En général, cela "marche" assez bien. Je couple souvent avec une étude d’Hamlet de Shakespeare.

  Je n’ai essayé qu’en lecture cursive. Je la fais juste lire à mes élèves et ils trouvent cela toujours difficile à lire.

  Foisonnant, plein de personnages, arrière-plan historique pas évident ... Du temps où il y avait des oeuvres obligatoires au programme, je l’ai fait avec mes Premières STT. J’en ai bavé et eux aussi ... Je ne recommencerais que si j’y étais contrainte par quelque nouvelle directive nous tombant du ciel ! Mais vous avez peut-être des Premières d’un meilleur niveau : peut-être qu’avec des BONS L cela marcherait ....

  Je l’ai étudiée cette année avec une classe de Seconde plutôt bonne (dans le cadre du théâtre et du romantisme) ; mon étude était trop longue (la pièce est riche et un peu difficile), mais - au moins au début - leur a plu, je crois. J’ai laissé de côté beaucoup de choses, notamment la question de l’action et de la parole (on ne peut agir sans se compromettre et les mots, les idées n’ont aucune efficacité dans le monde réel de l’action).
Nous avons travaillé les scènes I.1, I.6 (mais choix moyen après usage), II.1, III.3 (un extrait), III.6 (un peu discutable)
Le système des personnages (en commençant par les regrouper par clans, familles ou communauté d’idées, puis en dérivant sur qui agit / qui parle, qui a de bonnes intentions / qui en a de mauvaises, qui réussit / qui ne réussit pas)
La politique à Florence (sur la base d’un questionnaire réparti dans la classe)...

  J’ai fait cette année l’étude de Lorenzaccio avec une classe de Première S et je peux vous dire que la pièce les a beaucoup intéressés. Elle s’inscrit par ailleurs complètement dans l’objet d’étude tel qu’il est présenté dans les I.O : "texte et représentation" puisque le théâtre de Musset n’était pas destiné à être joué, mais à être lu ; d’où une vaste possibilité de problématiques à mettre en Å“uvre !


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