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Article : [533] - Lectures pour les profs : été 2007


jeudi 12 juillet 2007

Par jm lasserre

Il s’agissait de recueillir des conseils de lectures « de vacances » afin de partager nos « coups de cÅ“ur » et nos passions, notamment parmi les Å“uvres récentes...
Synthèse mise en ligne par Valentine Dussert.

Ouvrages d’expression française

  APPANAH N., Blue bay Palace (amour impossible et tragique entre deux amants de castes différentes à Maurice) ; La Noce d’Anna (roman à la 1re personne où une mère écrivain, un peu foutraque, marie sa fille - très ordonnée - qu’elle a élevée seule, ce qui fait ressurgir le passé) ; Les Rochers de Poudre d’or (ed. Folio, sur l’histoire du peuplement forcé de Maurice par les Indiens trompés par le colonisateur anglais).
  AUDIBERTI J., Monorail (somptueux roman autobiographique) ; Marie Dubois, ed. Gallimard.
  BARBERY M., L’Élégance du hérisson (délicieux, drôle, intelligent, susceptible d’être lu et relu).
  CHAUVEAU S., La Passion Lippi (pour tous ceux qui aiment la Renaissance italienne et la peinture).
  CHENG F., Le Dit de Tianyi, ed. livre de Poche.
  CLAUDEL P., Les Âmes grises (roman dense, bien construit, dont les abondantes descriptions créent un univers véritablement fascinant, sur fond de Première Guerre mondiale) ; La Petite Fille de Monsieur Linh (court récit poétique et émouvant, dans une langue très épurée : l’exil d’un vieil homme, qui a quitté son pays dévasté par al guerre avec sa petite fille d’un mois après avoir perdu toute sa famille).
  DAMASIO A., La Horde du Contrevent, disponible en poche.
  DELELIS P., La Dernière Cantate, ed. Métaillié (le thème de l’Offrande Musicale de Bach recèlerait une énigme qui se transmet de siècle en siècle, d’un musicien choisi à un autre - Mozart, Beethoven, Mahler ; certains ont intérêt à ce que ce secret reste enfoui).
  DEROIN C., La Griffe intérieure, ed. L’Inventaire (roman sur la culpabilité avec comme arrière-plan l’histoire d’une femme passant d’un camp nazi au goulag).
  DESARTHE A., Mangez-moi (un bon moment sans prétention).
  DEVI A., Moi l’interdite, ed Dapper (roman sous la forme d’un journal d’un exclue, à Maurice).
  DOUMENC P., Contre-enquête sur la mort d’Emma Bovary, ed. Actes Sud.
  DUBOIS J.-P., Une vie française.
  DUBOIS J.-P., Vous plaisantez, M. Tanner.
  DUFOSSÉ C., L’Heure de la sortie (une histoire étrange pleine de suspens, dans un collège près de Tours... où l’on retrouvera l’ambiance de la salle des profs !).
  DUNANT S., La Naissance de Vénus.
  GANTHERET F., Libido omnibus et autres nouvelles du divan (l’auteur est un psychanalyste qui retrace en quelques nouvelles d’étranges aventures de l’esprit de patients et d’analystes ordinaires ; c’est à la fois drôle, pathétique, émouvant et intelligent... l’analyste et le patient sont observés par un regard omniscient, parfois assez balzacien - impossible de laisser une nouvelle en plan).
  GAUDÉ L., Le Soleil des Scorta.
  GAVALDA A., Ensemble c’est tout (roman avec des personnages sympas, juste ce qu’il faut de vies compliquées et plein de tendresse... une lecture de vacances pas trop intello !).
  GOFETTE G., Une enfance lingère, prix Rosselm 2006, ed. Folio (une langue superbe ! voir aussi ses poèmes en Poésie Gallimard).
  HENRICHS B., La Joueuse d’échecs.
  HERVET M., Journal, ed. Claire Paulhan.
  HOUSTON N., Ligne de faille (roman très riche et utile aussi pour le programme de 1re).
  JAENADA P., Le Chameau sauvage (impression curieuse d’une écriture qui change aux deux tiers du roman, et passe d’une profusion d’incises, de parenthèses en tout genre, d’une accumulation d’hyperboles et de l’autodérision à un fleuve plus tranquille, où les ruptures sont moins systématiques ; ce procédé peut d’abord sembler facile mais on finit par s’attacher au personnage et à son destin à la fois médiocre et terriblement humain).
  KADARÉ I., Avril brisé.
  MAALOUF A., Origines (une quête passionnante de l’auteur à travers l’histoire peu à peu reconstituée de sa famille depuis les dernières années du XIXe siècle ; une enquête en direct, de Paris au Liban en passant par les États-Unis et La Havane, avec de magnifiques interrogations sur les racines, la quête de soi et l’âme vagabonde).
  MAUVIGNIER L., Dans la foule (la tragédie du Stade du Heysel, dans la tête d’un hooligan de Liverpool, de deux tourtereaux italiens à qui on a offert un billet pour la finale, d’un couple belge qui s’est fait voler le billet, métaphore de leur prochaine rupture et de deux glandeurs français, voleurs du billet) ; mais aussi ses premiers romans comme Loin d’eux, Seuls ou Apprendre à finir, ed. Minuit.
  MECKERT J., Les Coups ed. Folio ; L’Homme au marteau, ed. Losfled ; et ses Å“uvres policières signées Jean AMILA, comme Le Boucher des Hurlus.
  MERCIER P., Un train pour Lisbonne.
  POZZI C., Journal, ed. Claire Paulhan (l’occasion de découvrir ou redécouvrir ses rares poèmes chez Gallimard).
  SCHMITT E.-E., Lorsque j’étais une Å“uvre d’art (il peut sembler d’abord artificiel et rébarbatif... mais se révèle touchant et donne envie de réfléchir à ce que nous voulons faire de notre corps).
  TEULÉ J., Le Magasin des suicides (pour quelques grammes de sourire dans un monde tout en noir).
  VAN CAUWELAERT D., L’Evangile de Jimmy.

Ouvrages d’expression étrangère

  AGUS M., Mal de pierre, ed. Liana Levi (un récit âpre et superbe traduit de l’italien ; un bel itinéraire de femme).
  ALLENDE I., Zorro (un régal pour se détendre en retrouvant nos élans romanesques d’adolescents sans transiger sur la qualité de l’écriture).
  BENACQUISTA T., Trois carrés rouges sur fond noir (sur le milieu de l’art contemporain), Saga (sur la télévision et les séries au kilomètre) ; deux livres très drôles et très critiques.
  BIOY CASARES A. (argentin), Journal de la guerre au cochon, livre de poche.
  CAMILLERI A., La Concession du téléphone (roman absolument délirant).
  ECHENIQUE A. B. (péruvien), La Vie exagérée de Martin Romaña ou histoire d’une dépression dans un fauteuil Voltaire (désopilant).
  FALLADA H., Seul dans Berlin (la résistance obstinée et solitaire d’un menuisier allemand à Hitler).
  FFORDE J., L’Affaire Jane Eyre ; Délivrez-moi, ed. 10/18 (deux romans exceptionnels par leur qualité littéraire et leur humour ; pour ceux qui aiment les livres, la littérature et le pouvoir des mots, c’est un régal. On assiste aux déboires d’une jeune policière chargée de surveiller les fauteurs de troubles en littérature : ceux qui veulent changer les histoires en s’y infiltrant... à cette occasion, elle est obligée d’entrer dans plusieurs romans... l’auteur a une culture encyclopédique et un humour déjanté).
  HARRIS R., Impérium.
  KALOGRIDIS J., Moi, Mona Lisa, ed. Presses de la Cité (où l’on parle peu de « Mona Lisa », mais beaucoup, et bien, de l’atmosphère politico-religieuse de la Florence des Médicis et de Savonarole ; passionnant).
  KENNEDY D., Les Charmes discrets de la vie conjugale (cela paraît ordinaire, et puis l’on est pris, embarqué...).
  LAMPEDUSA (di) G. T., Le Guépard (au programme de TL l’an prochain).
  MANKELL A., Avant le gel (évoque indirectement les attentats du 11 septembre).
  MARTEL Y., Histoire de Pi, ed. Folio (complètement loufoque).
  MARTINEZ T. E. (argentin), El Cantor de tango (sur les traces de Borges à Buenos Aires en pleine crise économique de 2001) ; Santa Evita.
  MONALDI R. et SORTI F., Imprimatur, ed. Lattes ; et la suite, Secretum, ed. Plon.
  MURAKAMI H., Kafka sur le rivage (roman d’apprentissage poétique) ; Chroniques de l’oiseau à ressort ; La Fin des temps.
  PAMUK O., écrivain turc, prix Nobel de Littérature 2006, Mon nom est Rouge (sorte de thriller qui fait prendre conscience des enjeux métaphysiques de la peinture) ; Neige (l’essentiel de l’actions se passe dans l’Anatolie d’aujourd’hui) ; Istanbul. Souvenirs d’une ville (dernière ouvrage, d’inspiration autobiographique, agrémenté de photos en noir et blanc, qui réjouira tous les amoureux d’Istanbul).
  PERLMAN E., Ambiguïtés (l’Å“uvre est divisée en parties où le récit est pris en charge par un personnage différent, plus ou moins lié à l’action principale ; c’est une histoire un peu noire, un peu longue, mais vraiment bien).
  ROTH P., Le Complot contre l’Amérique, et ses autres romans.
  SAFRAN FOER J., Extrêmement fort et incroyablement près (un livre vraiment exceptionnel, et véritable objet littéraire, par sa mise en page, ses photos, sa typographie... avec des passages d’une rare émotion en même temps qu’un jeu pour l’intelligence).
  SETTERFIELD D., Le Treizième conte, roman qui évoque les grands auteurs victoriens auxquels il fait sans cesse allusion, mais aussi A. BYATT.
  SIMMONS D., Ilium (pour ceux qui aiment l’heroïc fantasy, roman qui mêle le siège de Troie par les Grecs, observé par des Scholiastes américains qui vérifient le bon déroulement de l’épopée d’Homère - et évidemment, ça déraille - une contre-utopie terrienne d’après cataclysme, et une mission d’androïdes saturniens inquiets d’une nouvelle activité de la planète Mars) ; et la suite, Olympos ; mais aussi L’Échiquier du mal (débute dans un camp de concentration pour s’achever dans une espèce de Davos caraïbéen où les présidents et puissants de la terre s’amusent à la chasse à l’homme, certains étant capables d’entrer dans la conscience des autres).
  SOMOZA J.-C., La Théorie des cordes (des physiciens qui se livrent à des expériences sur le temps) ; La Dame numéro 13 (un fou de poésie découvre que le monde est dirigé par 13 sorcières qui exercent leur pouvoir au moyen de la poésie ; fascinant).
  SZABO M., La Porte, ed. Viviane Hamy (portrait de femme au caractère bien trempé, qui renvoie les autres personnages à leur propre faiblesse).
  WILLIS C., Sans parler du chien (pour ceux qui aiment l’humour anglais ! très drôle et déchaîné).
  ZAFON C. L., L’Ombre du vent (l’Espagne franquiste et ses suites, l’univers fabuleux d’un cimetière des livres oubliés, un polar troublant).

Des polars, toutes langues confondues

  MAY P., Meurtres à Pékin, Le Quatrième Sacrifice, Les Disparues de Shanghai, Cadavres chinois à Huston (série de romans policiers).
  AKOUNINE B., série de policiers avec le personnage récurrent Eraste Fandorine, flanqué de son valet chinois Massa : Azazel, Le Gambit turc, Leviathan, La Mort d’Achille, Le Conseiller d’Etat, ed. 10/18 (dans ces policiers, l’auteur nous séduit bien au-delà de l’intrigue, en construisant un univers très riche car il fait revivre la Russie tsariste de la fin du XIXe siècle tout en évoquant la Russie et l’Europe d’aujourd’hui, par exemple la Tchétchénie dans La Mort d’Achille ; le plaisir vient aussi par la manière dont il émaille ses romans de références à d’autres romans : Mort sur le Nil dans Léviathan, Michel Strogoff dans Le Gambit turc... autre qualité, les jeux narratifs différents d’un roman à l’autre de la série).
  BESSON Y., Un coin tranquille pour mourir, ed. Pocket (un polar qui se passe dans le milieu des enseignants, où l’on retrouve l’ambiance salle des profs, avec des personnages plus vrais que nature ; l’intrigue est prenante, bien écrite, et l’on ne peut pas deviner la fin, très surprenante !).
  CAMILLERI A., Le Tour de la bouée (une critique intéressante du système berlusconien).
  CHAVARRIA D., (uruguayen résident à Cuba), Joy ; Le Rouge dans la plume du perroquet (policiers socio-politiques).
  CHRISTIN P., Petits crimes contre les humanités, ed. Métaillié (hilarant et caustique sur le monde universitaire, sur fond d’amphis décrépits, d’egos en compétition et de situations ubuesques, l’histoire d’un jeune agrégé employé sur un demi-poste d’ATER propulsé dans les sphères feutrées et impitoyables des arcanes du pouvoir, de l’université de province au ministère, à la suite d’un lefs suscitant les convoitises de tous).
  DENEVI M., Rosa, ce soir (pour ceux qui aiment se laisser surprendre par des retournements à la fois stupéfiants et « bon-sang-mais-c’est-bien-sûr, un curieux roman un peu policier, un peu labyrinthique, dans lequel on finit par se demander si la victime du meurtre n’a pas assassiné son assassin, puisque aussi bien certains vivants sont morts, les tabeaux prennent vie, les cadavres tuent - mais sans recours au fantastique - le tout dans une amusante polyphonie qui raconte trois fois la même histoire, une fois par une débordante logeuse rappelant Madame Vauquer, une fois rectifiée par un godelureau hors de lui, et une autre fois hasardée par un artisan peintre faussaire de lui-même).
  ETCHEGOYEN A., Meurtre à la virgule près, ed. l’Archipel (une enquête du commissaire Lourdel, excellent roman policier pour tout lecteur aimant le français... ou quand les ateliers d’écriture deviennent des éléments incontournables de l’enquête).
  FAVIER C., Camino 999, ed. Après la Lune (un policier très noir, grand prix de la littérature policière, roman qui vient de déclencher une plainte de l’opus dei contre l’auteur et l’éditeur !).
  GATTEGNO J.-P., Mortel transfert et Neutralité malveillante (deux policiers autour d’un psychanalyste, absolument palpitants, excellents pour se changer les idées).
  JONQUET T., Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte (un polar, voire une étude quasi sociologique, avec comme héroïne une enseignante débutante dans le 93... assez noir, mais saisissant).
  LARSSON B., Le Cercle celtique, ed. Folio policier (outre une enquête policière qui tient en haleine, la description de la traversée de la mer du Nord en bateau en plein hiver et les superbes paysages écossais).
  PADURA FUENTES L. (cubain), tétralogie Les Quatre saisons (Passé parfait ; Vents de carême ; Électre à la Havane ; L’Automne à Cuba), ed. Métaillié (tous ont comme héros le policier-détective Mario Conde, personnage lucide et désenchanté, écrivain frustré, et donnent une vision très intéressante de la société cubaine actuelle (et aussi des décennies précédentes au cours des enquêtes sur le passé trouble des suspects ; Padura n’utilise pas la langue de bois et c’est en même temps poétique : de superbes évocations de La Havane) ; voir aussi Adios Hemingway (où l’on retrouve Mario Conde) ; Le Palmier et l’étoile (à la recherche des manuscrits de José Heredia - une des trois histoires entrelacées - peinture des milieux franc-maçons à Cuba au XIXe) ; Les Brumes du passé.
  PRESTON et CHILD, La Chambre des curiosités (thriller dont l’ambiance vaut le détour).
  TALLIS F., deux polars situés dans la Vienne 1900. L’intrigue n’est pas le plus intéressant, mais plutôt l’atmosphère de cette époque, vécue à travers un policier mélomane dont le meilleur ami, pianiste, est un disciple de Freud à ses débuts.
  WESTLAKE D., Aztèque dansant (un polar totalement déjanté avec de petits malfrats loosers).

Bande dessinée

  SATRAPI M., Persépolis (les volumes ont été réunis en un seul).

Essais

  ARASSE D., On n’y voit rien, essai sur la peinture.
  CAMUS R., Commande publique, ed. POL (une petite merveille : réflexions d’un témoin participant à la préparation de manifestations d’art moderne dans le métro de Toulouse, sous l’égide de la région et de la municipalité ; l’écriture est un enchantement, et c’est si bien pensé qu’on lit cela comme un roman).
  TODOROV T., La Littérature en péril (bref mais clair ; le choix de l’enseignement de se détourner du sens des Å“uvres et de réduire celles-ci à un prétexte tient tout entier dans les objectifs qui nous sont assignés : donner aux lycéens des outils critiques - registres, genres, etc. - au lieu de les amener au sens que la littérature donne au monde. Comment en est-on venu là ? c’est l’objet de ce petit ouvrage).


Ce document constitue une synthèse d’échanges ayant eu lieu sur Profs-L (liste de discussion des professeurs de lettres de lycée) ou en privé, suite à une demande initiale postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la personne dont le nom figure dans ce document. Fourni à titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, ce texte est protégé par la législation en vigueur en matière de droits d’auteur. Toute rediffusion à des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.
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