- dum + indicatif = pendant que <> dum + subj = pourvu que
- si = au cas où, dans l'éventualité où : l'imparfait posset s'explique comme un irréel du présent, qui s'explique quel que soit le point de vue (point de vue extérieur des Romains ou attitude désespérée de Syphax)
- equo...icto : plutôt qu'un ablatif absolu, nous choisissons d'en faire un CC de cause de effusus
- praebiturus : participe futur apposé à valeur consécutive
- certatum fuerat au lieu de certatum erat : renforcement de la valeur d'aspect accompli du plus-que-parfait. On a ici affaire à un passif impersonnel.
- Beaucoup de participes passés, en principale ou en infinitive, ne sont pas accompagnés du verbe être qu'on attendrait. Cette ellipse est une caractéristique du style très rapide de Tite-Live, qui pratique beaucoup les raccourcis et la juxtaposition.
- quo = adverbe relatif (où avec mouvement)
- Nous interprétons rege amisso plutôt comme un CC de cause de perculsa que comme un ablatif absolu.
- eo = adverbe de lieu (là avec mouvement)
- Masinissa est au nominatif : dicere est donc un infinitif dit "de description" ou "de narration", très fréquent chez Tite-Live (RH 470 § 106).
En revanche, à partir de là, va commencer un discours indirect pour exprimer ce que pense ou dit Masinissa : pensez-y chaque fois que vous rencontrez un infinitif et que vous n'avez pas de verbe introducteur explicite (signifiant dire, croire, penser, vouloir ou ordonner).
Dans le cas d'un discours indirect, le sujet de l'infinitif ou tout ce qui s'y rapporte est à l'accusatif, et non au nominatif.
- secundis ...aduersis rebus : ablatif à valeur circonstancielle de condition.
- se est le sujet de l'infinitive. Il est placé avant le début proprement dit de l'infinitive. On appelle cela une prolepse.
Attention :
- uincio, ere, uinxi, uinctum = attacher, enchaîner
- uinco, ere, uici, uictum = vaincre
- quae acta essent : interrogative indirecte : revoir éventuellement votre grammaire. condordance obligatoire en latin. Pour ceux qui veulent tout savoir sur l'interrogation indirecte, l'exposé le plus clair est celui de B p. 111-115.
- promendo, suadendo : gérondifs à l'ablatif : revoir éventuellement votre grammaire
- ante...quam : avant le moment où, ce qui explique l'indicatif au lieu du subjonctif (pour de plus amples informations sur l'indicatif avec antequam et priusqam, le meilleur exposé est celui d'ET p.368).
- 2 ellipses du verbe être dans cette phrase !
- le présent de narration ou plutôt d'actualisation (uadit) exprime ici la soudaineté. Il n'exclut pas la concordance des temps au passé (pateret).
- Intranti est le complément au datif tout à fait normal d'occurrit. Notez ici la distance entre le nom régi et le verbe.
- ne confondez pas le cum subordonnant (qui peut être repris par un tum en principale ou un tum annonçant au contraire un cum, cf. chap.XIII) et le cum... tum coordonnant (d'une part / d'autre part).
- rata : participe parfait de sens actif du verbe déponent reor, reri : ayant pensé.
- prolepse (voir plus haut) de omnia, qui fait partie de la subordonnée introduite par ut.
- anaphore (répétition de si en tête de proposition au lieu d'une coordination) qui insiste sur les tentatives multiples et successives de Sophonisbe.
- Notez les dissymétries des ellipses (licet est donné, puis subit des ellipses, alors qu'à l'inverse, attingere se fait attendre) qui rendent bien par l'effet de désordre, la panique de la suppliante.
- Trouvez une autre anaphore. Quel est son effet et que cherche-t-elle à rendre ?
- Quelle est la valeur de l'indicatif ou du subjonctif dans les relatives de cette phrase ? Révisez l'emploi des modes dans les relatives dans votre grammaire. Excellent exposé dans S, p. 304-307. Compléments dans ET, p. 334-341.
- quodcumque est COD de fert. La relative est COD de statuas. Les relatives indéfinies sont toujours à l'indicatif (sauf cas exceptionnel pour marquer la répétition, surtout à l'époque impériale, mentionnés par ET p. 399-401).
- Dissymétrie entre le plus-que-parfait de la subordonnée et l'imparfait de la principale. "Si je n'avais été...je préférerais.". Mais "tamen" montre que ce n'est pas vraiment un système hypothétique, mais une concession: Le fait de n'avoir été rien d'autre que la femme de Syphax ne lui donne pas le droit de parler (humilité feinte) et pourtant elle fait à Masinissa, allié des Romains, une proposition de fraternité "panafricaine" qui ne peut manquer de le déstabiliser, lui qui hait les Carthaginois et a été dépossédé de son royaume par les Numides occidentaux et donc n'a aucune raison de sentir spontanément un sentiment de solidarité africaine.
- quid.. quid : la répétition juxtaposée est un trait stylistique de Tite-Live, mais il exprime ici l'insistance affective : il s'agit ici de persuader et de séduire, non de convaincre. L'argument lui-même, qui renforce l'argument précédent (l'axe de haine est l'axe entre les deux ennemis héréditaires de part et d'autre de la Méditerranée, Romains et Carthaginois), présente une gradation interne : je suis non seulement Carthaginoise pour les Romains, mais fille du chef des ennemis des Romains en l'absence d'Hannibal, puisque Hasdrubal fils de Giscon est le chef des armées carthaginoises en Afrique.
La place proleptique de morte me par rapport à la complétive introduite par ut est de nature à frapper l'imagination de Masinissa.
A noter ici l'asyndète (pas de vero, pas de or) qui glisse l'arme absolue du fait entre la parole qui vient de se terminer et la gestuelle qui suit...
- La corrélation modo.. modo ne marque pas ici un balancement, mais l'insistance éperdue : la flatterie de Sophonisbe fait feu de tout bois, utilise tous les points symboliques de la déférence et du respect dans l'antiquité : les genoux (cf. les sacrés genoux de l'Iliade) et la main droite, celle du serment (pour des lecteurs romains, on ne peut manquer de penser au serment de Mucius Scaevola).
- captiuae...captus : figure de paradoxe qui est en même temps un polyptote (un même radical est "décliné" sous deux formes cf. "arroseur arrosé"). L'effet est de montrer le retournement du destin que riisque de produire la passion : le sentiment annule ici l'opposition entre le vainqueur et le vaincu.
obligandae fidei : emploi du datif de l'adjectif verbal au lieu de ad + acc pour exprimer le but. Très fréquent chez Tite-Live (RH p. 465 § 76).
- quod : relatif de liaison COD d'expedire
- integri est complément de détermination au génitif du pronom quid. Integri est ici un adjectif substantivé ("chose entière", "tout") qui est déterminé par l'adjectif verbal consulendi ("devant être décidé"). L'adjectif verbal, donc passif, d'un verbe transitif, ce qui est le cas ici de consulere - n'en déplaise à Annette Flobert qui suggère une construction absolue, où consulendi serait relié par on ne sait par quelle restitution acrobatique - appelle régulièrement un complément d'agent au datif, un datiuus auctoris, indiquant "pour qui l'obligation existe" (aut Laelio aut ipsi Scipioni) (cf. Ernout-Thomas p. 74).
- foret n'est pas ici vraiment identique à esset : il garde sa valeur de futur avec nupta, il forme, si l'on peut dire une sorte de futur accompl du subjonctif passif, équivalent de 'fore ut nupta esset', "qui se trouverait avoir été mariée", le futur inaccompli étant 'fore ut nuberetur', "qui serait mariée".
- adeo ... ut : corrélation de conséquence.
- utrius : duquel des deux : introduit une interrogative indirecte dépendant d'arbitrium.
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