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Article : [474] - Travail sur des mises en scène du Mariage de Figaro


mercredi 19 avril 2006

Par Corinne Durand Degranges

Il s’agissait de recenser les mises en scènes intéressantes du Mariage de Figaro de Beaumarchais, et de trouver des idées pour travailler sur la mise en scène lors d’une séquence sur cette Å“uvre intégrale.
Synthèse mise en ligne par Valentine Dussert.

Pour travailler sur la mise en scène

  On peut construire une séquence entière autour de la problématique : « Quelles sont les caractéristiques dramaturgiques du Mariage de Figaro ? » (mécanique d’horlogerie aux nombreuses péripéties, avec changements de lieux, travestissements, quiproquos et jeux de dupes ; scène du procès ; théâtre dans le théâtre...).
  L’étude de l’espace scénique dans la pièce est l’occasion d’un travail intéressant sur la mise en scène.
  Il peut être intéressant notamment de travailler sur la scène du mariage proprement dite, dans laquelle on trouve peu de dialogues, mais de nombreuses didascalies et un travail à mener sur le rôle des accessoires (billet, épingle).
  On peut compléter un travail sur le rapport maître / valet en diffusant des extraits en vidéo (II, 1 - II, 21 - III, 5 - V, 3).
  On peut envisager une séquence croisant les objets d’étude « Mouvement littéraire » (les Lumières) et « le Biographique ». Le film de Molinaro Beaumarchais l’insolent permet de faire le lien entre la biographie de Beaumarchais et le caractère de Figaro (on voit dans le film des extraits du Barbier et du Mariage avec José Garcia dans le rôle de Figaro).
  Si l’on ne dispose d’aucune vidéo, on peut aussi demander à des groupes d’élèves de mettre en scène et jouer de courts extraits, le metteur en scène devant justifier ses choix devant ses camarades.

Mises en scène intéressantes et pistes de travail

  Le téléfilm de Marcel Bluwal est assez réussi (bien que moins brillant que l’adaptation de Dom Juan). Il est servi par d’excellents comédiens : Cassel, Rochefort, Galabru (tous jeunes à l’époque !). Le jeu avec la caméra, qui devient la confidente et remplace le public, est intéressant. Toutefois, l’adaptation date des années 60 et a un peu vieilli. En outre, c’est un téléfilm, donc la problématique de la mise en scène est différente de celle du théâtre.
  Ce téléfilm mérite d’être comparé avec le film de Roger Coggio, dont le début (acte I, scènes 1 et 2) peut faire l’objet d’une étude.
  L’excellente mise en scène de Jean-Pierre Vincent (Théâtre National de Chaillot, 1987) est appréciée des élèves : l’exploitation de l’espace, l’importance des objets, les cachettes qui permettent d’étudier l’Å“uvre selon différents points de vue... Par exemple, les choix pour le décor de l’acte II plaisent beaucoup aux élèves : un plumard gigantesque surmonté d’un miroir... Voir également ci-dessous une comparaison de cette mise en scène avec l’opéra de Mozart mis en scène par Jean-Louis Thamin.
  Le site Matisse Lettres (de l’équipe de lettres du lycée Henri Matisse de Cugnaux) propose, à partir de sa page consacrée au Mariage de Figaro, des éléments sur les mises en scène de Jean-Luc Boutté (Comédie Française, 1990), Jean-Pierre Vincent (voir ci-dessus), et sur l’opéra de Mozart dans la version réalisée par Daniel Barenboïm et Thomas Langhoff (Staatoper de Berlin, 1999).

Prolongement : mises en scène des Noces de Figaro de Mozart

  Une étude comparative de la pièce de Beaumarchais et du livret de Da Ponte (par exemple I, 1 et 2) peut être l’occasion de passer également des extraits filmés de l’opéra de Mozart.
  Il existe une mise en scène de l’opéra par Peter Sellars.
  On peut trouver également une mise en scène de Jean-Louis Thamin (passée à la télévision en 1993). On peut comparer la fin de l’acte I et le début de l’acte II de cette version avec la mise en scène de Jean-Pierre Vincent (citée ci-dessus) : comparaison intéressante pour le décor, pour les personnages de Chérubin, de Suzanne, du Comte, de Figaro. Par exemple, Chérubin est dans la pièce un gros garçon solide et maladroit, un peu paysan, pas fragile ; dans l’opéra il est joué par une fille frêle et sensible, du coup l’envoi au régiment y est plus cruel dans l’opéra. Le Comte dans l’opéra est brutal, insensible, la représentation est plus révolutionnaire : le peuple de la noce lui jette les fleurs à la figure pour le blesser, alors que dans la pièce le Comte est presque sympathiquement autoritaire et ridicule. Concernant le décor enfin, la pièce accentue le contraste entre la pauvre chambre nue de Suzanne et un luxe splendide chez la Comtesse ; dans l’opéra, ce décor est stylisé, donc presque neutralisé...


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