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Article : [387] - Classe sans notes et évaluation par compétences


dimanche 31 août 2014

Par Agnès Mamet

Il s’agissait de recueillir conseils et retours d’expérience sur les classes sans notes et l’évaluation par compétences.
Synthèse mise en ligne par Sarah Pépin.

A. Logiciels

  Nous travaillons avec le logiciel Sacoche qui permet d’enregistrer pour chaque devoir les compétences évaluées et les résultats obtenus. Il calcule aussi les scores obtenus sur le trimestre (par exemple, sur tel item évalué 3 fois, 75 % d’acquisition) ce qui permet une meilleure lisibilité, notamment pour les parents. Cécile.

  Pour cette année, et je compte poursuivre l’année prochaine, je n’ai pas noté les travaux de mes élèves. En revanche, comme les enseignants de l’équipe menant cette action sont minoritaires, une note est maintenue sur le bulletin trimestriel. Elle est calculée par le logiciel de saisie de compétences Sacoche. Asphodèle.

  Nous travaillons actuellement avec Campus alors qu’il a été décidé au dernier CA d’opter pour Pronote à la rentrée ; or, le transfert est impossible et il nous faudra tout remplir à nouveau sur la prochaine année scolaire ! Sylvie.

  Au sein de l’équipe de Lettres, nous avons pris la décision de faire apparaître systématiquement les compétences du socle sur nos évaluations. Une de nos classes de 6e est évaluée exclusivement par compétences (classe expérimentale dite "sans notes") et nous avons la possibilité avec le logiciel Sacoche de compléter régulièrement le socle, ce que nous ferons dès la rentrée prochaine. Sylvie.
 

 
B. Sémantique et autres problèmes de validation

  Dans notre collège, nous avons établi un code couleur : une boule rouge si la compétence n’est pas acquise, une orange si elle est en voie d’acquisition, une verte si c’est acquis.
Il appartient ensuite à chaque professeur de déterminer ce qu’il estime être non acquis/en voie d’acquisition/acquis. Certains considèrent qu’une seule erreur sur les natures grammaticales, par exemple, justifie un "acquis". Cécile.

  Le chef d’établissement nous demande de valider des compétences pour les élèves de 6e. Je ne vois pas comment on peut valider une quelconque compétence en 6e. Prenons, par exemple, "Je sais distinguer quelques homophones grammaticaux". Or, ce que je constate, c’est que des élèves peuvent réussir un bilan sur les homophones mais, un mois plus tard, dans un écrit quelconque, le bilan sera moins bon (ou même très mauvais). Si on valide une compétence à un moment précis (au mois d’avril, par exemple), on ne valide donc pas forcément une compétence définitivement acquise. Pour que les acquis soient solides, il faut du temps. Julia.

  C’est aussi le cas de la note : l’évaluation valide des acquis à un instant T mais ne certifie en aucun cas que ces acquis seront toujours opérationnels quelques semaines plus tard, voire quelques jours dans le contexte d’une rédaction où l’élève doit gérer beaucoup d’éléments différents. En réalité, valider en 6e n’est qu’une étape formative : elle n’a rien à voir avec la certification des compétences en 3e ; de la même façon, une évaluation sur les homophones fréquents en début de 6e ne sera pas identique en fin de 6e, avec des cas plus complexes. L’essentiel est que l’élève (et ses parents) sache où il en est au moment où vous l’interrogez. Si, en revanche, on vous demande de vous plier à cet exercice en fin d’année pour remplir des tableaux, cela n’a en effet aucune réalité et me semble parfaitement absurde : l’évaluation par compétences n’a de sens et d’intérêt que dans le cadre d’un enseignement par compétences mené tout au long de l’année. Carine.

  La dernière inspectrice à qui nous avons posé la question a répondu qu’on ne pouvait valider qu’à partir de la 4e. Dans les petites classes, nous devons simplement en tenir compte dans nos pratiques pédagogiques pour les faire évoluer. Dans les faits, nous validons véritablement au niveau de la 3ème et particulièrement à l’occasion des brevets blancs et de l’épreuve d’histoire des arts pour l’oral. Marie.

  Dans mon établissement, il a été demandé par la Direction de "valider" les compétences en 6e et en 4e.
— En 6e, il s’agit du palier 2 : les professeurs principaux doivent effectuer une saisie à partir des livrets (roses) ou du document d’attestation renseignés par les professeurs des écoles ; si certains items ne sont pas cochés, nous complétons au regard de nos évaluations sur l’ensemble de l’année.
— En 4e : il s’avère que le palier 2 n’est pas validé pour certains élèves ; dans ce cas, nous le complétons et nous commençons à cocher les items du palier 3 si nous considérons certaines compétences déjà acquises. Sylvie.

  Ne pas confondre "valider" et "évaluer". La validation ne se fait qu’en fin de travail, mais on peut évaluer pendant tout le collège. Sophie.

  Il faut absolument obtenir une clarification et que l’ensemble des collègues s’y tiennent : distinguer "renseigner" un item à un niveau donné et le "valider" (pas avant la 4e et, à mon avis, pour plus de justice, de façon collégiale, à partir des différents "renseignements" portés par les collègues sur les 4 ans, sans que cela se résume à un calcul de points rouges ou verts). Dès lors, il est possible, à chaque niveau de "renseigner" les items. M.V..

  Dans notre collège, nous avons décidé d’évaluer à partir de la 6e et de répartir les compétences par niveau. Nous ne validons qu’en 4e et 3e. Virginie.
 

C. Grilles d’évaluation.

  Il est nécessaire d’établir une grille de compétences à évaluer (en se basant par exemple sur le socle commun, et en modulant en fonction de vos propres critères). Les évaluations se conçoivent dès lors en fonction de cette grille, et non des connaissances enseignées (cela dit, on peut avoir un item compétence : apprendre ses leçons). On peut (et c’est préférable selon moi) évaluer plusieurs compétences à la fois. Par exemple en 6e, sur une évaluation de grammaire, je peux évaluer les compétences :

1) écrire correctement (graphie et soin)
2) respecter les consignes
3) identifier les classes grammaticales
4) identifier les fonctions grammaticales Cécile.

  Personnellement, j’utilise beaucoup des grilles d’évaluation avec des compétences simples ou complexes, selon le cas. Marie-Alice.

  Moi je pense reformuler les items que l’on trouve dans le carnet des compétences car cela est trop vague et peu compréhensible pour les élèves. J’ai trouvé sur internet quelques exemples de grilles d’évaluation. Sandrine.

D. Avantages.

  L’avantage majeur de ce système est de pointer très précisément les points sur lesquels l’élève doit intensifier ses efforts, progresser. Cécile

  Les plus faibles, en revanche, aiment trouver des points verts au milieu des rouges, ce qui est beaucoup plus valorisant que le 6/20 correspondant... Asphodèle.

  J’enseigne dans un établissement où nous expérimentons l’évaluation par compétences dans certaines classes ; c ’est un peu contraignant mais à la longue, nous avons une idée plus claire des réelles acquisitions -ou difficultés des élèves : nous pouvons alors plus simplement organiser la remédiation. Et nos séquences. Je constate que les élèves, surtout ceux de 3e, sont plus consciencieux ; en tous cas, ils s’approprient plus facilement les différentes activités.Les élèves apprennent à s’auto-évaluer également (surtout en dictée) ; la correction de cette activité est alors plus efficace. Marie-Alice.

E. Défauts

  Ce système n’est pas un remède miracle : les élèves ne l’utilisent pas forcément à bon escient (ne cherchent pas à progresser dans les items non acquis). Et les meilleurs expriment clairement une nostalgie de la note (leurs parents surtout ?). Pour les plus faibles c’est un moyen assez efficace de ne pas trop malmener leur estime de soi, bien qu’à long terme des "boules rouges" systématiques aient le même effet que des mauvaises notes. Cécile.

  Quant aux élèves, les meilleurs n’apprécient pas trop ce système car ils sont très attachés à leurs (bonnes) notes. Asphodèle.

F. Ressources

  Deux numéros des Cahiers Pédagogiques :
— N° 476 Travailler par compétences
— N° 491 Évaluer à l’heure des compétences
  â€¨Internet fourmille d’autres articles.

  Et vous pouvez aussi lire les témoignages de plusieurs profs. Florence.

  J’expérimente depuis deux ans et j’ai écrit un article pour essayer de faire comprendre au mieux comment se passe le travail par compétences, comment je travaille (et j’évalue) par compétences en français, en 6e et en 5e. Il faudrait maintenant que j’y ajoute l’évaluation et la relation avec les parents. Caroline.

  Lien vers la monographie que j’ai co-écrite avec ma collègue d’histoire concernant notre classe sans note.
Vous trouverez "l"épisode 1" de cette grande aventure ici. Kareen

G. Travail d’équipe

  Je sais que nous allons prendre pas mal de temps pour expliquer aux parents et aux élèves ce système, plusieurs réunions sont déjà prévues. Nous allons essayer dans un premier temps de voir les compétences que nous avons en commun pour bien montrer que c’est un projet d’équipe et transversal. Sandrine.

  L’important me semble être de former une équipe de travail prête à réfléchir, à s’organiser, à réguler, à accepter réussites et déceptions, à analyser, à s’engager dans un travail qui est forcément sur le moyen terme ou long terme ; il faut aussi penser à se former et à demander par exemple une formation d’initiative locale. Florence.

H. Exemple de pratique

  En ce qui concerne ma pratique pédagogique, voici quelques points qui ont changé :
— au début de chaque séquence, je distribue aux élèves la liste des connaissances et compétences sur lesquels ils seront évalués (en même temps que le calendrier de la séquence).
— j’évalue des choses que je ne notais pas : lecture à voix haute, exercices d’entraînement, brefs travaux d’écriture, questions de compréhension (l’élève évalué lit ses réponses à au moins trois questions pour être évalué).
— je peux évaluer des points même si les séquences qui les traitaient sont "bouclées". Par exemple, j’ai étudié l’impératif il y a plusieurs semaines avec les 6e mais "maîtriser les conjugaisons de l’impératif" sera l’une des compétences évaluées lors de la prochaine dictée.

 
I. Remarque

  Maintenant, je ne pense pas qu’il faille systématiquement travailler par compétences. Marie-Alice.


Ce document constitue une synthèse d’échanges ayant eu lieu sur Français-collège (liste de discussion des professeurs de français au collège) ou en privé, suite à une demande initiale postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la personne dont le nom figure dans ce document. Fourni à titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, ce texte est protégé par la législation en vigueur en matière de droits d’auteur. Toute rediffusion à des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.

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